Suite aux décisions gouvernementales, la FFBB a décidé de suspendre la saison le temps du confinement. Après un isolement, et donc un arrêt forcé à cause du virus, le staff et les joueurs du CCBM doivent s’adapter dans cette période de « pause » à durée indéterminée … Sébastien Lambert et Yann Siegwarth évoquent avec nous cette période.
Sébastien Lambert :
Que penses-tu de la situation et de la décision de la FFBB de suspendre la saison pour le temps du confinement?
La période est plutôt… Je ne sais pas si on peut dire bienvenue parce qu’on va encore avoir des problèmes à trouver du rythme mais bon c’est comme ça depuis le mois d’août pour nous donc ça nous permet de faire des choses qu’on a pas pu faire avant parce qu’on avait déjà été confinés une fois.
Après, concernant la décision de suspendre la saison, ça dépend pourquoi ils suspendent. Le gros problème c’est : est ce que c’est suspendre pour permettre aux clubs d’avoir une espèce d’aide économique indirecte? Est ce que c’est suspendre pour créer quelque chose de nouveau? Parce que si c’est suspendre pour nous mettre 8 matchs de retard en décembre, je ne suis pas sure que ça serve à grand chose… Maintenant c’est la décision, de ne pas jouer pendant le confinement, mais j’espère qu’il y aura des adaptations derrières et puis j’espère aussi qu’il n’y aura pas de 2ème confinement… Là on ferait quoi? Si c’est reporter des matchs, pour les remettre derrière et réduire le temps pour les rattraper, ça va être un sacré problème. Déjà, nous, on en a 4 de retard, puis jusqu’à décembre ça en fera 8. Le 1er décembre, on devrait avoir fait 12 matchs, on en réellement fait 4, certains en auront fait 6 d’autres 2… Si on doit s’adapter dans le calendrier de la saison, je ne vois pas comment ça serait possible. Il va forcément avoir quelque chose de modifier, enfin j’espère.
Comment vas-tu gérer la période sans match? Garder les garçons concernés?
Déjà on va essayer de jouer malgré tout, c’est pas interdit pour nous. Même si la compétition est suspendue, on peut quand même garder une activité. Maintenant, la priorité aujourd’hui, ce sont les tests sérologiques du 16 novembre, pour savoir concrètement où en est tout le monde, si les défenses immunitaires ont bien agis. Après, on reviendra sur une fin de novembre où on va essayer de faire 2/3 matchs. On a plusieurs cas de figure aujourd’hui.
Quelle est, pour toi, la plus grande difficulté de cette période?
Je ne le vois pas comme une difficulté mais comme une aubaine de remettre tout le monde sur un même pied d’égalité sur le plan physique parce qu’on se rend compte qu’on a des mecs qui sont pas au top physiquement. Aujourd’hui, on récupère mal de nos efforts. Mais il y en a qui récupèrent mieux que d’autres. Le problème c’est que, dans la gestion d’un match, par moment on tire beaucoup trop sur certains parce qu’on a des mecs qui ne sont pas capables de dépasser 15 minutes à une haute intensité. Donc, on est obligé de tirer sur ceux qui récupèrent vite mais c’est aussi mettre ceux là en difficulté. On essaie de positiver et de voir la période comme une chance de faire en sorte d’avoir une « vraie » préparation physique. L’avantage c’est qu’on ne part pas de 0 non plus, on a déjà fait des choses. La semaine dernière, on a fait un gros travail de course par exemple et c’est quelque chose qu’on avait pas eu l’opportunité de faire en début de saison. C’est pareil pour le jeu collaboratif, jeu de jambes, sprint etc… On part du principe que ce n'est pas problématique du coup. C’est vrai que si tu te projettes un petit peu, la grosse difficulté ça va être de rentrer dans une saison où tu trouves du rythme. Parce que là, le problème c’est qu’on n'a pas de rythme. Après nous, on en n'avait pas. C’est pour ça que ça me gène moins. On avait du mal à le trouver. Mais ce qui est sûr c’est que, si tu regardes un match de novembre/décembre de la saison dernière et un match là, tu te dis : ce ne sont pas les mêmes équipes. Forcément. Sur les 6 matchs qu’on a joué, on est incapables d’imposer quelque chose à l’adversaire parce qu’on n'est pas du même niveau physique.
L’année dernière, on est partis en montagne tous ensemble, on a fait 3 entrainements, on a fait une vraie prépa de 7 semaines, on est arrivés avec 8 matchs… Là, mine de rien, on est qu’à 6 matchs depuis février dernier. Donc, on n'a pas de rythme. On est dans un style de jeu où, si on n'a pas de rythme, c’est beaucoup plus compliqué de gagner. Parce qu’on n'a jamais gagné avec notre défense.
Un message pour les supporters?
Déjà, bon courage pour le confinement. On espère pouvoir vous réaccueillir convenablement, avec le sourire et le plus rapidement possible. Soyez patients et suivez nous de loin. Essayez d’innover pour nous encourager avec des messages, vidéos etc..
Yann Siegwarth :
Tout d’abord, est ce que tu vas bien après avoir été touché par le virus?
Depuis la COVID, tout va bien. Pas de problèmes particuliers. C’est surtout que tu es enfermé chez toi pendant 15 jours, c’est un peu énervant. Je pensais que la reprise aurait été plus dure que ça mais finalement ça s’est passé correctement.
Que penses-tu de la période actuelle et de la suspension de la saison?
Chacun à son point de vue mais je ne trouve pas très cohérent que, nous, on s’arrête et pas les filles par exemple. Après, on nous dit qu’on ne jouera pas tout le temps du confinement, donc si on est confinés encore aux mois de décembre et janvier, on est pas prêts de jouer avant février… Donc on est un peu dans le flou. C’est compliqué.
Vous allez être 4 semaines (au moins) sans compétition, comment vas-tu vivre ça, mentalement et physiquement?
Physiquement, on s’entraine donc je pense que ça va aller. Après, j'imagine qu’on va faire des matchs amicaux. Je pense que c’est plus mentalement qu’il va falloir rester plus concentrés. Vu qu’il n’y a pas de compétition, on peut se dire : je peux m’entrainer un peu moins fort parce que le week-end je n'ai pas de match. Mais justement, c’est là qu’il faut bien s’entrainer jusqu’à ce qu’on reprenne pour être bien prêts pour le 1er match qu'on rejouera, on ne sait pas quand...
On refait une prépa pour pouvoir jouer après le confinement. Mais bon, si au mois de décembre on joue pas … On s’en servira, parce qu’on en n’a pas fait à cause du COVID au mois d’août. Mais si on joue pas au mois de décembre, on ne sait pas comment on va gérer. Il y a plein de facteurs qu’on ne maitrise pas et c’est ça qui est pénible. C’est la compétition l’objectif quand on est pro, mais sans compétition, on ne va pas se cacher, c’est dur de trouver la motivation. Après, il faut gérer ça au mieux pour que, quand on pourra reprendre, on soit prêts.
Un mot pour les supporters?
On sait que c’est difficile pour vous de ne pas avoir de visibilité, de ne pas pouvoir avoir de distraction, loisir…. Restez concernés, restez avec nous, motivés et de nous supporter quand on reprendra.
